Avec son mètre et demi (5 pi) de hauteur, la Grue blanche peut prétendre au titre de plus grand oiseau d'Amérique du Nord. Au vol, elle offre un spectacle saisissant : une envergure de 2 m (6,5 pi), des rémiges primaires noires contrastant avec une livrée blanche comme neige, de longues pattes étendues.
Cet oiseau se caractérise aussi par la couleur écarlate de sa couronne et de la partie inférieure des joues ainsi que par la touffe de plumes recourbées qui retombe sur sa queue. Le mâle ne se distingue de la femelle que par sa corpulence plus forte (respectivement 7,3 kg et 6,4 kg; 16 lb et 14 lb). Cet oiseau jouit d'une longévité remarquable : en captivité, certains individus ont atteint l'âge de 40 ans.
La Grue blanche émet un cri puissant sur une seule note, que vient amplifier sa trachée repliée longue d'un mètre et demi (presque 5 pi). Elle produit ces sons lorsqu'elle a peur ou lors d'interactions agressives (cri de mise en garde), ou encore pendant la pariade (cri à l'unisson). Le rite nuptial donne lieu à une chorégraphie élaborée, composée de battements d'ailes, de gracieux mouvements de tête et de spectaculaires sauts pouvant atteindre un mètre (3 pi).
La Grue blanche est omnivore : baies, graines, insectes, escargots, vairons, grenouilles, serpents, souris et campagnols. Dans ses quartiers d'hiver, elle se repaît de crabes et de palourdes. Elle installe son nid sur des monticules dans des zones humides peu profondes. La femelle pond deux oeufs, qui éclosent après 35 jours d'incubation.
Au milieu du XIXe siècle, la population de Grues blanches avoisinait 1400 individus. En 1970, elle figurait parmi les espèces les plus rares au monde. Après avoir frôlé l'extinction pendant des années, la population commence à progresser grâce aux mesures de protection et aux programmes de reproduction en captivité et de mise en liberté.
En 2008, on comptait 146 Grues blanches en captivité et 377 à l'état sauvage, réparties en trois populations distinctes. De ces oiseaux sauvages, la seule colonie viable est la plus grosse : elle compte 266 individus qui nichent dans le parc national Wood Buffalo et hivernent sur la côte du golfe du Mexique dans le refuge national Aransas. La seconde population sauvage se trouve en Floride; elle se compose de 37 oiseaux réintroduits dans la nature. La troisième, appelée colonie migratoire de l'Est, a été établie en 2001 et comprend 74 oiseaux.
Comme la migration fait partie des comportements appris chez les grues, la colonie de l'Est a été guidée du lieu de mise en liberté au Wisconsin jusqu'aux aires d'hivernage en Floride par des avions ultralégers pilotés par des biologistes déguisés en grues.
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