Pouvez-vous imaginer un oiseau de proie d'une envergure pouvant excéder 2,13 m (7 pi) se déplacer avec aisance parmi les arbres de la forêt et saisir un singe au passage ? Voilà précisément ce que fait l'Aigle des singes.
Comme son nom l'indique, ce rapace des Philippines se nourrit effectivement de singes comme les macaques à longue queue. Mais les lémurs volants constituent des proies beaucoup plus fréquentes.
Cet aigle a un plumage discret, plutôt brun sur le dos et blanc sur la poitrine. Sur le qui-vive, il dresse sa courte crête qui lui donne alors une allure de punk. Il est doté d'une longévité remarquable : un spécimen en captivité a atteint l'âge vénérable de 41 ans.
L'Aigle des singes figure au deuxième rang de son groupe pour la taille, immédiatement après la Harpie. Il détient malheureusement la première place au chapitre de la rareté, avec quelques centaines de couples subsistant dans les forêts tropicales des Philippines (exclusivement sur les îles Luzon, Samar, Leyte et Mindanao).
La raison de leur rareté est simple : la majeure partie de leur habitat a disparu. Chaque couple a besoin d'un territoire de 65 à 130 km2 (25 à 50 milles carrés) de forêt tropicale continue pour se reproduire. On comprend alors les répercussions dévastatrices qu'a pu avoir sur cette espèce la destruction de 90 % de la forêt tropicale des Philippines.
La protection de la forêt restante ainsi que la création d'une fondation en vue de protéger l'Aigle des singes dans l'île Mindanao (où une vingtaine d'oiseaux ont été élevés, en date de 2008) ont eu des effets positifs sur l'espèce. L'Aigle des singes est devenu l'emblème national des Philippines en 1995.
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